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Comment je suis devenu un excellent dormeur (par un ancien insomniaque)




Ce matin, un ami a partagé sur Facebook une capture d’écran de son smartphone, sur laquelle on pouvait voir le graphique des différents stades de son sommeil (profond, paradoxal, léger et éveillé), calculé via une application smartphone. Le résultat affiché était plutôt léger : 6h10 de sommeil, deux phases toutes rikiki de sommeil profond et de nombreuses phases d'éveil venant hachurer la nuit.


Il se fait que moi aussi j'utilise ce genre d’application (Sleep as Android) ; pas vraiment pour faire l'analyse de mes nuits mais surtout pour sa fonctionnalité géniale d’alarme qui respecte vos phases de sommeil (vous indiquez l’heure à laquelle vous devez être réveillé et l’application fait en sorte de vous réveiller avant cet ultimatum lors d’une phase de sommeil léger, vous évitant ainsi une extraction de force d’un sommeil profond, digne d’un raid du GIGN, qui vous aurait transformé en zombie pour la moitié de la journée).


Or, comme vous pouvez le voir ci-dessous, ma nuit a été bien meilleure que celle de mon ami (9h14 de sommeil et 54 % de sommeil profond) :




Pourtant, pendant très longtemps, mes nuits étaient bien pires que celles de cet ami. J’étais un champion de la nuit blanche, un insomniaque de légende qui était (très) heureux lorsqu’il réussissait à faire une nuit de 5h avec 10 % de sommeil profond. Déjà tout petit, vers 3-4 ans, mes parents m’avaient emmené à l’hôpital pour faire une batterie de tests, électrodes sur le crâne et tout le bazar, pour voir si « j’avais un problème ». Mais si les médecins ont pu confirmer une activité cérébrale intense et un sommeil quasi-anecdotique, ça n’a pas vraiment fait avancer le schmilblick. Au contraire peut-être, car ceux-ci ont juste conclu que « certaines personnes sont comme ça, et votre fils en fait partie, c’est tout »...


Aujourd’hui, je sais que ce genre de paroles peut créer des ancrages négatifs à vie. Dire à quelqu’un qu’il a un problème, mais que « ça fait partie de lui » est le meilleur moyen pour que l’inconscient intègre définitivement ce problème à son mode de fonctionnement et en fasse sa réalité. Plus besoin de chercher à résoudre ce problème puisque « c’est normal », « ça fait partie de lui ». On laisse donc ce problème nous pourrir la vie et « on fait avec ». On peut certes chercher à l’atténuer par moment, mais ce sera uniquement un travail de surface : somnifères, huiles essentielles, musique douce, etc. Car tant qu’on continue à croire que le problème « fait partie de nous », de « qui nous sommes », on ne cherche jamais véritablement à le déraciner. Et l’inconscient encore moins.


J’ai donc grandi en tant qu’insomniaque de nature. Mes nuits étaient infernales : une fois allongé dans mon lit, j’avais systématiquement la sensation que mon corps tout entier était « électrique » et que mon cerveau était en ébullition. Je pouvais passer une nuit entière à réfléchir à des sujets aussi divers que variés, à me repasser en boucle des passages de livres que j’avais lu plus tôt, à imaginer de nouveaux systèmes politiques, économiques ou métaphysiques, et à m’interroger sur des questions aussi vastes que celle de l’avenir de l’humanité dans les siècles à venir. Pour vous donner un exemple de cette « semi-folie à tendance obsessionnelle de l’insomniaque », je me souviens avoir passé une nuit blanche entière (et je dis bien entière), lorsque j’étais en licence d’Histoire, à réfléchir à la téléologie néo-platonicienne de la transmigration des âmes et à corriger mentalement les assertions du philosophe de la Renaissance Marsile Ficin (dont j’avais lu le traité, en neuf volumes, sur ladite question, lors des mes nuits blanches précédentes) que je trouvais trop limitées par son influence judéo-chrétienne. Rassurez-vous, moi-même ça me fait un peu peur lorsque je me relis.


Or les choses ont changé pour moi lorsque j’ai commencé à maîtriser l’hypnose et que j’ai compris, peu à peu, les mécanismes de l’inconscient. Là, j’ai capté que mon corps était un corps comme les autres et que mon cerveau était un cerveau comme les autres, et que si je dormais aussi mal, ce n’était pas quelque chose de « naturel », mais bien un problème de nature inconsciente. Je me suis donc mis à la méditation / à l’auto-hypnose (c’est synonyme) de manière régulière, jusqu’à en faire une heure par jour, et j'ai - grâce à ces outils - effectué un profond travail de rééquilibrage intérieur. Tout cela m’a demandé du temps et du travail : j’ai du désactiver les ancrages négatifs de « l’insomnie naturelle » et les remplacer par des ancrages nouveaux et plus sereins, décharger et nettoyer tous les souvenirs bloquants liés au sommeil, me réconcilier avec la partie de mon inconscient qui gère le repos, la détente et les plaisirs simples de la vie (qui apparaît dans mes méditations sous la forme d’un joyeux et paisible géant, se présentant lui même sous le titre nom de « Tolitan le tranquille, seigneur des songes légers »), et j’ai surtout appris à mon inconscient à mieux définir les rôles et fonctions de ses différentes parties.


Aujourd’hui, je passe encore beaucoup de temps à réfléchir à des sujets qui pourraient paraître excentriques aux yeux du commun des mortels (comme élaborer une mythologie nouvelle), mais je ne le fais plus la nuit. La nuit désormais, je dors. Et je dors profondément. Je suis parvenu à une moyenne de 50 % de sommeil profond par nuit, ce qui est énorme, la moyenne, pour les gens de mon âge, étant de 20%. Et du fait que mon cerveau est plus « reposé », lorsque je réfléchis (en journée donc), mes réflexions sont beaucoup plus claires, rapides et efficaces. Ma mémoire, si elle a toujours été bonne, est aujourd’hui excellente. Je me fie aussi beaucoup plus à mon intuition, ce qui est bien plus reposant, mentalement parlant, que les analyses fastidieuses dont mon esprit pouvait s’encombrer de par le passé. Mon inconscient, et par conséquent mon cerveau, est plus « ordonné » et mieux catégorisé : le travail qu’il fournit est de ce fait bien plus efficace et mieux réparti - entre ses différentes parties, mais aussi dans le temps.


J’ai pu aussi étudier, avec mon application de calcul du sommeil, que certaines choses avaient un impact important sur la qualité du travail. Par exemple, lorsque je bois un verre d’alcool fort le soir (whisky, rhum ou cognac), ma quantité de sommeil profond chute automatiquement de 10 % pour graviter autour des 40 %. Et si j’associe ce verre d’alcool à une alimentation grasse (fromage par exemple), c’est 20 % de sommeil profond que je perds !


Et voici, en plus de ces observations, une série de recommandations, tirées de mon expérience, pour améliorer votre qualité de sommeil :


  • Faites de la méditation (20 minutes le soir avant de vous coucher ou en rentrant du travail est une bonne durée, mais, comme je le répète souvent, il vaut mieux 5 minutes tous les jours que 20 minutes une fois tous les trois jours, la méditation étant vraiment efficace lorsqu’elle est régulière). Et ne méditez pas dans votre lit, mais de préférence en position assise, sur un coussin adapté.

  • Ne mangez pas de viande ni de produit laitier le soir. Et, de façon générale, mangez peu le soir : les meilleurs nuits que je fais, à plus de 60 % de sommeil profond, sont celles ou je ne fais que grignoter des choses légères le soir ou lorsque je me contente d’une soupe.

  • Bannissez les alcools forts en soirée, mais aussi le vin (sauf le bio sans sulfites, car ce sont les sulfites qui ont tendance à bien pourrir le sommeil). Préférez la bière pour le soir.

  • Évitez, le soir, la lumière bleue des écrans (qui a pour effet de réveiller votre cerveau). Ou alors faites comme moi : mettez un filtre à lumière bleue. La plupart des appareils intègrent cette fonction aujourd’hui, mais elle n’est souvent pas suffisante (elle ne filtre pas toute la lumière bleue) : essayez donc, avant de vous coucher, de préférer un bon livre à votre smartphone ou à votre TV.

  • Gardez votre lit pour le sommeil (et quelques galipettes éventuellement, mais rien de plus !). Si vous faites autre chose au lit (lire, regarder la TV, tricoter, etc.), votre inconscient va associer ces activités à votre lit et créer de mauvais ancrages. Lit = sommeil, voilà le message qu’il faut faire passer à votre inconscient. Dans le même ordre d’idée, si vous avez un moment d’insomnie lors d’une nuit, sortez de votre lit ! Allez lire dans votre canapé ou, encore mieux, allez vous asseoir sur votre coussin de méditation pour apaiser votre esprit. Ne faites surtout pas l’erreur que j’ai faite durant presque toute ma « vie d’avant », quand je restais allongé au lit malgré mes insomnies. Car, en faisant cela, je renforçais à chaque fois plus l’association lit = insomnie = lieu de souffrance.

  • Maintenez des horaires de sommeil réguliers. Ça peut paraître contraignant, mais si vous devez vous lever tous les matins à 6h30 pour aller au boulot, alors levez-vous à la même heure le week-end. Et pareil pour l’heure du coucher : essayez de respecter l’heure de coucher que vous vous êtes fixée. Car plus votre cycle sommeil/éveil sera fixe, plus ce sera facile pour votre corps de le mettre en place. Et bannissez les siestes, car elles ont tendance à décaler votre horloge biologique.


Voilà, j’espère que ce témoignage et ces quelques conseils pourront vous servir si vous souffrez d’insomnie. Pour moi, toutes ces techniques ont porté leurs fruits, à tel point que si vous aviez parlé de mon sommeil actuel à mon « moi d’avant », il ne vous aurait certainement pas crû !

Notez aussi que ces techniques, pouvant sembler contraignantes à mettre en place, ne sont qu'une étape et ne sont pas forcément définitives. En ce qui me concerne, puisque le sommeil est redevenu quelque chose de « naturel » pour mon inconscient, je n’ai plus besoin de respecter strictement tous ces points. Ainsi, il m’arrive désormais de faire des grasses matinées ou encore des siestes sans que cela ne vienne perturber mes nuits suivantes, ou même de bien dormir après une dégustation de whiskies ou de cheddars affinés. Avec modération of course.

Enfin, si malgré vos efforts le sommeil reste difficile à atteindre, c’est qu’il y a peut-être un nœud plus profond au niveau inconscient. Parlez-en à votre hypnothérapeute préféré.e (qui qu’il/elle soit, je ne verse pas dans la jalousie), il/elle se fera une joie de vous aider à dénouer ce dernier !

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