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Les personnages de l’inconscient que j’ai rencontrés lors des séances d’hypnose m’accompagnent tous les jours : je les imagines me transmettre leurs pouvoirs lorsque j’en ai bien besoin (et ça marche!), ou bien qu’ils me parlent, me conseillent, me protègent, m’encouragent, me motivent, ou juste papotent avec moi pour passer le temps. Je suis souvent surprise par leurs réponses et je me dis « ce n’est pas moi qui ai pu imaginer ça ! » et pourtant si, c’est bien une partie de moi, car je suis bien plus « vaste » que ce que j’imaginais, comme me l’a montré monsieur Dachelet, et ça donne tellement plus de confiance et d’amour en soi de le savoir.

Claire

L’Hypnose archétypale

Une méthode de réharmonisation de la Psyché et de réenchantement de son monde intérieur, par Joffrey Dachelet

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L'assemblée des Dieux

Matout Louis (1811-1888)
Paris, musée du Louvre

Note : je pratique l’hypnose archétypale principalement dans les hypnothérapies longues. Pour les hypnothérapies brèves, j’utilise plutôt des outils d’hypnose classique (ericksonienne, elmanienne, etc.).

L'hypnose archétypale est une méthode de développement personnel que j’ai créée en 2015 et que je pratique au quotidien, aussi bien en auto-hypnose pour moi-même, qu’en hypnose avec mes patients. Je forme aussi des hypnothérapeutes à cette méthode, dans le cadre de l’Académie Epione, une école d’hypnose dont je suis l'un des membres fondateurs. L’hypnose archétypale est une marque déposée et protégée par copyright, et j’autorise toute personne à utiliser cette dénomination, à la simple condition de me mentionner.​

Au début du XXe siècle, le psychologue suisse Carl Gustav Jung a fait une découverte fondamentale en matière de psychologie humaine : l'Inconscient n'est pas « Un », il est, au contraire, multiple, polycentrique et se structure autour de différents noyaux psychiques appelés les « Archétypes ».

 

Pour illustrer métaphoriquement ce concept (et c’est l’image que nous utilisons en hypnose archétypale) nous pouvons dire que l’Inconscient n’est pas un « autre nous », mais qu’il est bien davantage une assemblée intérieure constituée d’une trentaine de personnages (= les archétypes) dont chacun possède sa personnalité propre, ses aspirations, ses goûts, ses représentations du monde, ses fonctionnements et sa vie intérieure.

 

Ces archétypes ont été étudiés par des courants très divers : aussi bien en psychologie, qu’en histoire des religions, en dramaturgie ou encore en marketing, car ils représentent tous les potentiels psychiques et toutes les déclinaisons de caractères possibles de l’être humain. Mais ce que nous oublions parfois, c’est que nous possédons, en nous, tous ces archétypes, simultanément. D’une certaine manière, cela signifie que nous avons tous les potentiels, en nous.

 

Au cours de notre vie, et en fonction de notre parcours (éducation, aspirations, événements, etc.), certains de ces archétypes ont tendance à être mis sur le devant de la scène, à prendre parfois trop de place même, au détriment d’autres archétypes qui sont relégués à l’arrière-plan ou, dans le pire des cas, qui sont refoulés et, d’une certaine manière, « chassés » de l’assemblée. L’équilibre entre tous nos archétypes crée notre personnalité ; un déséquilibre trop prononcé, entre ceux-ci, produit nos névroses...

 

Mais, même lorsque l’équilibre entre ces archétypes n’est pas respecté, leur existence suppose une réalité psychologique fondamentale : nous possédons tous les potentiels psychiques en nous. Quelqu’un de peureux possède, en réalité, une part de lui qui est brave et courageuse ; quelqu’un d’extraverti a, cachées en lui, une ou des subpersonnalités solitaires ; un dépressif détient des archétypes liés à la joie et au rire, etc. Ce n’est pas parce que nous pensons être plutôt telle ou telle chose que nous ne possédons pas les autres types de ressources : elles sont toujours là, en nous, même lorsqu’elle ne se manifestent pas directement. Et il est toujours possible de faire appel à elles et de les utiliser, grâce à l’hypnose.

 

Le travail en hypnose archétypale consiste en la réharmonisation des archétypes entre eux (et parfois même en la réintégration des archétypes refoulés lorsque cela est nécessaire) afin que l’inconscient soit parfaitement fonctionnel, en paix, et n’épuise pas ses énergies en conflits intérieurs stériles. Avec le concours du conscient, l’hypnose archétypale s’attache aussi à ce que chaque partie de l’Inconscient, chaque archétype, puisse trouver un terrain d’expression afin que ses énergies puissent circuler librement (et ne soient jamais bloquées ou refoulées) – car c’est là la condition première d’une vie harmonieuse et sereine.

 

Les techniques utilisées en hypnose archétypale sont à la fois poétiques et spectaculaires : l’hypnothérapeute, pour pouvoir négocier avec eux, invite les archétypes à s’exprimer librement par la bouche du patient en état d’hypnose. Cela permet de comprendre leur fonctionnement, leurs motivations, leurs frustrations, et de trouver, avec eux, des solutions qui conviennent à tous (aux archétypes comme à la personne consciente).

 

Certains « rééquilibrages » sont simples, d’autres peuvent prendre l’apparence de quêtes épiques, dignes des légendes anciennes. Ainsi, l’un des accompagnement que j’aime proposer est basé sur le « voyage du héros » élaboré par l’historien des religions Joseph Campbell : il s’agit d’un voyage en douze étapes clés permettant de vivre pleinement sa légende personnelle intérieure et de rencontrer ses archétypes principaux. Quelle que soit la méthode utilisée, l’hypnose archétypale permet d’entrer en contact avec la richesse infinie et insoupçonnée de notre inconscient : elle est une voie royale pour développer sa connaissance et son estime de soi.

 

Il n’existe qu’un seul prérequis pour pouvoir vivre un accompagnement en hypnose archétypale : avoir un minimum d’imagination. Les personnes qui n’apprécient guère la fantaisie auront davantage de mal à y trouver leur compte. Il est vivement recommandé, pour tous les autres, de se lancer dans l’aventure au plus tôt !

Quelques principes-clés de l’hypnose archétypale

 

  • L’inconscient n’est pas une chose unifiée. Il est polycentrique et composé de diverses parties que nous appelons « archétypes » (ou « subpersonnalités ») et que Carl Gustav Jung définit comme étant des noyaux d’énergie psychique structurant la psyché totale (conscient + inconscient).

  • Toutes ces parties sont nécessaires à l’Harmonie globale de la psyché : aucun archétype n’est fondamentalement mauvais, même ceux qui sont constitués des énergies les plus sombres ou sauvages de la psyché. Ce qui est dangereux, c’est le déséquilibre entre ces archétypes : surreprésentation d’un archétype ou, à l’inverse, refoulement des certains archétype.

  • Un archétype refoulé entre nécessairement en conflit avec le restant de la psyché et, du fait de sa mise à l’écart, sa nature s’en trouve corrompue. Il se déforme et accumule des énergies chaotiques qui, lorsqu’elles ne peuvent plus être contenues par l’inconscient, se déversent dans le conscient et produisent des névroses ou, plus grave encore, des phénomènes de possession par un archétype refoulé (ce que Jung appelle un « Ergreifer », soit « chevaucheur »).

  • L’imaginaire peut traduire ces archétypes en personnages, ce qui permet une interaction plus facile entre le praticien en hypnose archétypale et les structures mêmes de la psyché de son client. Celui-ci peut - en hypnose somnambulique – faire s’exprimer ces différents personnages par la bouche du client, ce qui permet de mieux comprendre leur nature, leurs aspirations ou leurs frustrations.

  • Pour le psychologue James Hillman, chaque pathologie est associée à un archétype spécifique. Le travail du thérapeute est donc de réintégrer progressivement tous les archétypes à leur place originelle, de leur trouver un terrain d’expression, et d’enseigner l’acceptation de ceux-ci au client afin d’empêcher tout nouveau refoulement dans le futur.

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Quelques exemples d'archétypes

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Le « Trickster » (joueur de tours)

 

C’est la partie de nous qui aime nous tester, nous éprouver, afin de vérifier la solidité de nos convictions et l’intégrité de nos valeurs. C’est un menteur habile, un empêcheur de tourner en rond, un briseur de règles, mais aussi un charmeur charismatique et un manipulateur à l’intelligence redoutable. En psychologie archétypale, il est souvent associé aux addictions et aux habitudes destructrices. Mais, lorsque l’on parvient à gagner son respect, il peut devenir un allié puissant. Dans les mythologies, on le retrouve dans des figures telles que Loki, Eshu, Baron Samedi, Hermès, Anansi, etc.

Le Dieu Loki

Représentation du XVIIIe siècle

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Quelques citations de la pensée archétypale

Les Dieux et Déesses des mythes, légendes et contes de fée représentent des archétypes, c'est à dire des puissances et des potentialités réelles du plus profond de la psyché, qui, lorsqu'elles sont autorisées à fleurir, nous permettent de devenir plus pleinement humains.
Margot Adler
Toutes les plus puissantes idées de l'Histoire viennent des archétypes.
Carl Gustav Jung
En découvrant les dieux en nous, nous pouvons libérer des puissances dont nous n'avions jusque-là aucune conscience, et nous pouvons alors dépasser nos propres ambitions quand à ce que nous voulons être, ambitions que nos cultures ont toujours essayé de réduire et de contrôler.
Peter Caroll
Si vous connaissez vos archétypes – et pas seulement les vôtres, mais si vous savez comment percevoir le monde en terme d'archétypes, à travers les archétypes – tout change. Tout. Car vous détenez alors deux facultés : celle de voir le monde à travers un oeil qui est impersonnel, et à travers un autre, qui est personnel. C'est ainsi que le jeu est écrit, là, en dessous [dans notre inconscient].
Caroline Myss
Toute légende, toute créature, tout symbole auquel nous pourrons être confronté existe déjà dans un vaste réservoir cosmique où attendent les archétypes : ces formes qui se faufilent à l'extérieur de notre grotte platonicienne. Nous nous croyons naturellement intelligents et sages, tellement avancés, et nous considérons ceux qui nous ont précédés comme tellement naïfs et simples... Alors que tout ce que nous faisons réellement, c'est faire écho à l'ordre de l'univers, tel qu'il nous guide.
Guillermo Del Toro
Pour la psychologie des profondeurs, les thèmes et les personnages de la mythologie ne sont pas uniquement des sujets de connaissance. Ils représentent ce qui est réel et vivant dans l’être humain, des réalités psychiques qui coexistent avec, et ont même, sans doute, précédé leurs manifestation historique et géographique.
James Hillman
Il ne serait pas exagéré de dire que le mythe est l'ouverture secrète par laquelle les énergies inépuisables du cosmos se déversent dans les entreprises créatrices de l'homme. Les religions, les philosophies, les arts, les formes sociales de l'homme primitif et historique, les principales découvertes de la science et de la technologie, les rêves même qui troublent le sommeil proviennent du cercle magique et fondamental du mythe.
Joseph Campbell
Les archétypes, malgré leur nature conservatrice, ne sont jamais statiques, mais, au contraire, s'inscrivent dans un flux dramatique perpétuel. Sans cela, le "Moi" en tant que monade ou unité continue serait mort. Mais il vit parce qu'il se sépare et s'unit à nouveau. Il n'y a pas d'énergie sans opposés !
Carl Gustav Jung
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Définition de l'archétype

Source : COLLECTIF, Le vocabulaire de Jung, Ellipses 2011, pp.24-26

■ Structure vide faisant office de matrice virtuelle à l'origine d'un certain type d'images, d'idées, de comportements, d'émotions, etc., comme on les rencontre dans les mythes, les contes, les rêves, les imaginations ou les délires psychotiques. Les archétypes, que l'on retrouve partout et en tout temps, sont les structures mêmes de la psyché. Leur intensité énergétique est telle qu'ils peuvent entraîner des phénomènes de fascination et de possession.
■■ Du grec archetupos : type primitif, modèle, l'archétype est pour Jung « une forme symbolique qui entre en fonction partout où n'existe encore aucun concept conscient ». Emprunté à la philosophie néo-platonicienne, le terme archétype n'apparaît dans l’œuvre de Jung qu'en 1919 (« Instinct et inconscient »), mais il est l'héritier de ce que, dès 1911, il nomme imago faisant suite à différents autres termes, tels qu'image historique ou primordiale. Il est indissociable de la notion d'inconscient collectif dont il constitue la structure.
En 1909, son intérêt pour le symbole, la mythologie et l'archéologie, incite Jung à chercher un fondement phylogénétique à la pathologie des névroses. C'est son travail sur les psychotiques qui lui permet de repérer dans les comportements et les délires des malades « des particularités qui échappent à toute explication par des circonstances de la biographie individuelle », qui ont des ressemblances patentes avec les motifs mythologiques. Jung en déduit que « l'être humain ne naît pas tabula rasa mais simplement inconscient. Il apporte en naissant des systèmes organisés spécifiquement humains et prêts à fonctionner qu'il doit aux millions d'années de l'évolution humaine ». Il s'agit de motifs qui « ne sont nullement inventés, (mais) sont au contraire rencontrés en tant que forme typiques qui, spontanément et plus ou moins universellement, en dehors de toute tradition, apparaissent dans les mythes, les contes de fées, les fantasmes, les rêves, les visions et les productions délirantes. » Tout d'abord appréhendé de manière intuitive comme des modèles plus ou moins fixes, son concept se précisera au cours de son œuvre pour évoluer vers l'idée de processus étroitement lié à sa notion de libido (énergie psychique).
■■■ Les archétypes sont à comprendre sur un double versant, à la fois biologique et psychique. Ils sont semblables aux schèmes de comportement qui déterminent les modalités d'action propres à l'espèce humaine. Dans cette perspective, non plus phylogénétique mais néo-kantienne, ils fonctionnent comme des matrices de la représentation où se forment les catégories formelles et conceptuelles de l'esprit. Cet aspect a souvent été mal compris, laissant à penser que les représentations seraient transmises héréditairement, alors que Jung précise en de nombreux passages de son œuvre que « ce serait une erreur de les considérer comme des représentations héritées, car elles sont uniquement les conditions nécessaires à la formation des représentations ». Ce n'est pas la forme en soi qui est transmise mais la capacité à représenter, car l'archétype n'est qu'un « élément vide, formel, qui n'est rien que facultas praeformandi, une possibilité à priori de la forme de représentation ».
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